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13 octobre 2011

La déchirure

La déchirure

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C'est l'histoire d'un couple s'aimant tout en se torturant à chaque fois, dès qu'ils ont l'occasion de se parler... Lui, c'est Orlando, Bohème/Libertaire/Poète. Elle, c'est Ophélia, douce Poétesse/Sentimental/Solitaire. Ce sont deux personnages dignes d'un roman dramatique,
où l'on peut les découvrir s'aimant tellement qu'ils sont parfois à la limite de la passion et de la haine.

Sac à dos et valise à la main, il arrive d'un pas assuré à la gare de Lyon. Elle, elle était là, comme hyptonisée, tétanisée et la peur au ventre, elle faisait les cents pas sur le quai...
Orlando s'approche d'Ophélia avec un sourire timide, puis il lui dit :
- Bonjour
Tu es encore plus belle que sur les photos que tu m'as envoyé,
C'est fou ! Je dois rêver...
- Non, je suis bien réelle, lui répond-elle.
Emporté par un élan, il la prend dans ses bras et la serre si fort, qu'elle le repousse.
- Eh ! Tu m'empêches de respirer.
En l'espace de quelques secondes, Ophélia a comme un regret, de cette première rencontre...
Sa vie défile devant ses yeux, comme un film.
Elle revoit son ex-mari, leurs désaccords, la violence qui règnait au saint de leur couple et puis, leur séparation. En regardant Orlando, son désir était de mourir car subir, elle ne le voulait plus. Elle revient enfin à la réalité et lui dit :
- Bonjour, allez viens ! On ne va pas rester là car il fait froid.
Elle voulu l'aider à porter quelque chose puis naturellement, il la suivit jusqu'au métro.
Ensuite, ils prirent le bus. Ophélia regardait plutôt le paysage défiler sous ses yeux bleutés, tandis qu'Orlando ne la quittait pas un instant, comme si il avait été " envoûté ". Une fois arrivés, ils montèrent la côte, gravirent les marches d'escalier et voilà qu'elle sort un trousseau de clés tout en étant comme " hantée ". La porte ouverte, elle lui dit de poser sa valise et ses affaires dans un coin du couloir, ils se regardèrent et un baiser les emporta à " 7 mille lieux "...

Le temps s'arrêta un instant, leurs coeurs battaient la chamade, l'envie montait et la peur envahit déjà Ophélia. Elle s'éloigna de lui pour aller poser son sac à main dans sa chambre et s'asseoir sur son lit pour se déchausser. Orlondo entra dans la pièce en admiration. Sur le bureau, il y avait une bougie, de l'encens, un cahier de poésies, il y avait tout ce qu'il faut pour un écrivain. Sur plusieurs étagères, il y avait des livres de littérature, de poésies. Des plantes garnissaient le décor : c'était un endroit féerique ! Il s'approcha de sa muse, se pencha pour lui déposer le plus doux des bisous puis, il lui enleva son jean's. Pendant ce temps, elle quitte son pull-over et son maillot. Il dégraffa le soutien-george et s'allongea à ses côtés... Ils firent l'amour mais elle revoyait les choses horribles qu'elle avait subies il y a plusieurs années...

Elle était mariée en deuxième noce. Son mari avait un ami pompier qui de temps en temps, venait boire une bière chez eux. Souvent elle se retrouvait seule car étant routier, il s'absentait parfois toute la semaine. Un jour, profitant de sa soi-disant " solitude " l'ami sonna à la porte pour lui dire bonjour, mais Ophélia avait pressenti qu'une chose de grave allait arriver et d'un bloc, elle avait essayé de refermer la porte. Beaucoup plus fort, il la poussa, puis la ferma à clé.
Deux enfants qui étaient tout petits, dormaient dans leur chambre, le plus grand était à la maternelle. Il l'entraina à la cuisine pour la violer ! Elle ne pouvait crier, ni hurler, elle était comme " tétanisée " et voulu mourir afin que cet horrible cauchemard finisse. Elle fut violée, elle était enceinte de quatre mois, elle attendait sa fille. Satisfait, il repartit. Ophélia finit de se déhabiller en allant dans sa salle de bain, puis elle se mit sous la douche en prenant une brosse afin de frotter son corps.
La honte, le dégoût, la mort l'avait envahi.
Ophélia accoucha en subissant une césarienne. A peine rentrée chez elle, prise de force, elle subissait un deuxième viol par ce pompier ! Sa fille qui n'avait que 10 jours dormait paisiblement, la grande cicatrice qu'Ophélia avait en bas du ventre était trop fraîche et surtout, lui faisait très mal. Il avait essayé une troisième fois, mais là, elle put s'enfermer chez elle, à double tours. La peur, le quand dira-t-on, son mari, sa famille la font enfin réagir. Elle put pleurer toutes les larmes de son corps, comme une " libération ". Mal, elle avait très mal... Et appella sa belle-soeur pour lui " vider son sac ". Ses mots étaient saccadés de larmes. Jamais elle eut le souvenir d'avoir pleuré comme cela une fois dans sa vie. Elle put appeller la police pour leur parler et ce sont des policiers qui sont venus la chercher avec Leiticia qui avait 10 jours.
Questionnée pour prêcher le vrai du faux, elle leur expliqua les deux viols dans le moindre des détails tout en pleurant. Ils lui conseillèrent de porter plainte et s'absentèrent un moment du bureau : Ils revinrent en lui déconseillant ce qu'ils venaient de lui demander ! Son mari était connu de leur service pour violences... Conscient de ce qui pouvait arriver à Ophélia, ils avaient tout arrêté. En effet, son mari aurait pu dans une rage folle, la tuer puis, tuer son meilleur ami.

Elle se relèva d'un bon en protègeant son corps avec ce qu'elle pouvait, pour partir s'enfermer dans la salle de bain et pleurer.

Ophélia se lava tout en se frottant puis, sècha ses larmes. Pourquoi avait-elle agi ainsi ? C'est pourtant simple : Elle fut violée quand elle était enceinte de quatre mois ! Marquée à vie, elle le restera... Toutes les femmes qui ont subi, vous diront la même chose. Un corps qui a été violé est un corps qui meurt à petites doses...
Comment aimer de nouveau ?
Comment effacer ces maux ?
Des questions qui resteront sans réponses pour l'éternité.

Orlando s'habitua peu à peu à l'ambiance de la maisonnette entre les enfants d'Ophélia et les deux chattes : Pupuce et Câline. Le soir, entre deux lignes, il regarde sa muse écrire ses poèmes, répondre aux messages puis, il retourne vaquer à ses occupations littéraires.
Il y eu bien souvent des accros entre ces deux là et il faut dire que rien de simple n'est arrivé dans chacune de leur vie. Vivre un bonheur sans faille pour lui, jusqu'à ce qu'il ait tout perdu...
Il a tout connu et beaucoup souffert... La tuberculose s'est accaparé de son être pour enfin s'envoler...Il fut guéri. Plus de travail, de logis, plus de sous pour se nourrir ; il n'avait plus rien et plus personne à aimer. Il a connu la misère et le rejet. Orlando faisant parti des gagnants, il a voulu s'en sortir et il s'est battu pour trouver un travail et quelques sous pour recommencer " à vivre dignement ". Il faut dire que cet homme est vraiment formidable.

Elle, elle a vécu la douleur d'enfanter à son premier mariage puis, c'est dans l'enfer de la violence qu'elle s'est enfoncée peu à peu (...) Cacher des ecchymoses par un gilet ou foulard, avoir le pied bandé pour une " foulure " , des cernes sous les yeux pour surveiller ses enfants (...), cacher un grand couteau qu'elle avait eu l'horreur d'avoir eu sur sa gorge avec son deuxième fils né qui avait 6 mois, dans ses bras, etc...
Entre la violence verbale et la violence physique, elle a eu son lot, tout comme ses enfants. Son premier fils eut la tête en sang par son deuxième mari. Elle dut signer un papier comme quoi, elle en confiait la garde à son premier mari. Elle qui avait enfanté de quatre enfants, elle se retrouvait avec ses trois derniers...
Ophélia subit comme une deuxième déchirure quand
" ils " lui ont enlevé ses autres petits ses anges. Elle s'est battue pendant quatre ans pour reprendre ses garçons mais sa Leiticia, n'est jamais revenue auprès d'elle. En effet, sa fille est très atteinte psychologiquement et doit vivre entre des soins importants et un hôpital de jour. Ophélia n'arrêtera jamais son combat contre la société car les " hommes de loi " ont brisé à jamais sa vie familiale, en détruisant la dernière de ses quatres enfants qui ne sait ni lire et ni écrire à l'âge de neuf ans. Personne ne peut savoir d'avance si la douce Leiticia sera un jour, comme les autres enfants et adolescents.

Ophélia a été violée et violentée. Des hommes, elle en a peur... C'est dans un cocon qu'elle s'est refermée, loin du monde et des gens, afin de vivre dans une solitude qui peu à peu, la tue.

Ce n'est pas facile pour Orlando et Ophélia de vivre leur amour sans disputes.
Plus le temps passe, plus elles deviennent nombreuses...
Que faire ?
Ni l'un, ni l'autre ne voulait se taire.

Et pourtant.... Ils s'aimaient et ils se ressemblent tant et tant... Poètes/Bohèmes/Libertaites tous les deux. Ils ne faisaient qu'un.
Un mariage avait été prévu mais les formalités n'étaient heureusement, pas faites (...)

Peu à peu, ils s'éloignaient l'un de l'autre, tout en s'aimant passionnément. Chaque jour, la déchirure s'aggrandissait. La nuit tombée, ils se tournaient le dos pour dormir puis, Ophélia refusa qu'Orlondo dorme dans son lit, et c'est sur le canapé qu'il passait ses nuits ; Des nuits de plus en plus pénibles car il faisait les cent pas entre la cuisine et le salon, pendant que sa bien-aimée se tournait et se retournait sans trouver l'ombre d'un sommeil réparateur... Cela durait plusieurs heures et au matin, c'est avec les yeux cernés, qu'ils se levaient.
Leurs mots agressifs se transformèrent en violence verbale ; Ils se déchiraient, ils se faisaient si mal et pourtant, ils s'aimaient.

Puis un jour, Orlando quitta les lieux avec entre les lèvres, sa pipe.
Ophélia est depuis ce jour, seule avec ses regrets et l'amour qu'elle a encore pour lui.


... A suivre ... il y a jamais eu de suite
car cette histoire fut terminée



Ecrit par © Jenny MARTY
Novembre 2002

 

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